Causses et vallées

Sur la tombe d’Auguste Tournier, curé des Treilles (1867)

A l’ombre de la croix qui domine de ses 3m60 de haut le cimetière de l’église de Notre Dame des Treilles (commune de La Roque Sainte Marguerite), repose sous une pierre tombale dont le texte est à moitié effacé, l’abbé Auguste Tournier. Il fut curé des Treilles de 1853 à 1867.

On peut encore lire ceci « Ci git Auguste Tournier, curé des Treilles décédé le 8 décembre 1867, à l’âge de 72 ans, Recquiescat in pace ». La dalle d’1m60 x 0,65 sur laquelle est inscrite ce texte, est surmontée d’une croix. Cet usage de dessiner une croix sur la tombe ne se répandit à Saint-Véran que vers 1840 (d’après l’Abbé Sarrouy, livre de paroisse, 1877). Quant à la grande croix au milieu du cimetière proche de la tombe de notre abbé, elle fut bénite le 25 novembre 1876.

Tombe d’Auguste Tournier.

Le brave Auguste Tournier originaire de Sainte-Eulalie-du-Larzac, avait 62 ans quand il arriva à Notre Dame des Treilles en 1853, il y amena sagesse et un certain embonpoint. Parmi les faits de son ministère, citons celui du 29 janvier 1855, où par ordonnance épiscopale, la paroisse fut agrandie des hameaux de Jouquemerles, du Calcadis et du Poujol. L’année suivante, le curé fit bénéficier ses fidèles des exercices d’une retraite. Enfin, le 27 mai 1865, Mgr Delalle, évêque de Rodez, vint aux Treilles administrer le sacrement de confirmation, mais s’abstint de toute manifestation oratoire.

L’église Notre Dame des Treilles et son cimetière.
Tableau représentant la Vierge protégeant l’église des Treilles.

A l’approche des fêtes de Noël 1867, la mort voulut rappeler à lui Auguste Tournier, en pleine messe dans l’église des Treilles. Voici les faits tels qu’on pouvait les lire dans la Revue Religieuse de Rodez : « Nécrologie. Millau, 12 décembre 1867. Monsieur, j’ai la douleur de vous annoncer la mort de M. l’abbé Tournier, curé des Treilles, Saint-Véran, canton de Peyreleau, décédé presque subitement à l’âge de 72 ans, le dimanche 8 décembre. On peut dire qu’il a succombé les armes à la main, comme un vaillant soldat de Jésus Christ. Il avait dit une première messe à sept heures ; à onze heures, il commença la deuxième ; après l’évangile il prêcha pendant trois quarts d’heure ; une terrible attaque d’apoplexie le surprit au moment où il mettait le vin et l’eau dans le calice ; il perdit aussitôt la parole ; un de ses confrères voisins appelés en toute hâte ne put que lui administrer le sacrement de l’Extrême Onction. Il rendit le dernier soupir vers sept ou huit heures du soir. M. l’abbé Tournier était un brave et saint prêtre, de mœurs simples et douces, tout entier aux fonctions de son ministère, aimé de ses paroissiens qui le regrettent vivement. Un de ses amis » (13 décembre 1867).

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Le livre de Paroisse nous donne ces renseignements complémentaires : « En la fête de l’Immaculée Conception, M. Tournier, au moment d’entonner le Crédo, tomba “frappé d’une attaque d’apoplexie”. Il venait de prononcer une instruction sur la mort. On l’enterra non loin de la tombe de J.-A.Trémolet ».

Sa tombe est toujours visible dans le cimetière endormi de Notre Dame des Treilles.

Marc Parguel

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