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Millau : L’été indien des moustiques tigres

Dans la série des charmantes petites bestioles venues tout droit d’Asie, ce n’est pas celui dont on parle le plus, et pourtant il empoisonne de plus en plus la vie des Français en général, et des Millavois en particulier.

Moins effrayant que le frelon asiatique, moins dévastateur que la pyrale du buis, moins nuisible que le Platydemus manokwari, ce vers à tête plate qui envahit nos jardins, le moustique tigre est cependant celui qui nous gâche le plus la vie au quotidien.

Repéré pour la première fois en Europe à Gênes, en Italie, dans un dépôt de vieux pneus importés, au début des années 1990, il ne cesse depuis de coloniser des territoires, tenant son rang d’espèce parmi les plus invasives au monde.

Aedes albopictus (c’est son nom) s’est installé dans les Alpes-Maritimes en 2004 et entre 2006 et 2012, il a colonisé la Corse, le Var, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, Le Gard, l’Hérault…

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« Il s’est installé à Millau il y a deux ans », assure Florence Pollet, animatrice en charge de la thématique Moustique titre au sein du CPIE du Rouergue. « Et c’est un problème qui va être amené à se développer si l’on ne fait rien ! » Une femelle pond en effet 74 œufs en moyenne par jour. Et avec les températures actuelles, elles peuvent vivre autour de 30 jours…

Le gite et le couvert

« On dit que le moustique tigre est un moustique urbain, explique Florence Pollet. La femelle ne pond pas les œufs directement dans l’eau, mais dans des endroits situés à quelques millimètres au-dessus d’une eau stagnante. » Les vases, les soucoupes de pots de fleurs, les gouttières mal vidées, les vieux pneus, les plastiques abandonnés… sont ses gites favoris.

Florence Pollet anime des stands de prévention au nom du CPIE. « La solution parfaite n’existe pas, elle vient de chaque individu. Chaque citoyen doit détruire les niches larvaires, on est tous responsables », souligne-t-elle.

Et avec un territoire d’action de 200 mètres, il ne suffira pas de supprimer tous les gites susceptibles d’héberger des moustiques de votre jardin pour être protégé.

Parce que la femelle est vorace, et elle a besoin de vous ! C’est une espèce agressive qui pique de jour avec un pic d’agressivité à l’aube et un autre au crépuscule, et qui apprécie particulièrement de voler autour de vos chevilles. « Une fois fécondée, la femelle, attirée par le CO2, pique les mammifères, et donc les humains, pour absorber du sang dans lequel elle trouvera les protéines nécessaires à sa progéniture », détaille Florence Pollet.

« Suce » à l’envahisseur !

Pour lutter efficacement contre la prolifération du moustique tigre, il n’y a pas de miracle. Cependant, le CPIE du Rouergue propose une check-list déclinée comme suit :

  • Vider deux fois par semaine tous les réceptacles qui ne peuvent être rangés : coupelles sous les pots de fleurs, pots, gamelles pour animaux domestiques, pieds de parasols, plus de bâches, pluviomètres en plastique, bref tout ce qui peut retenir l’eau.
  • Ranger à l’abri de la pluie les brouettes, seaux de jardinage, pneumatiques, jouets pour enfants, cendriers laissés sur une table, poubelles, arrosoirs…
  • Couvrir de façons complètement hermétique les récupérateurs d’eau de pluie ou cuves, les fûts divers, les réceptacles pluviaux en plastique…
En général, la piqure du moustique tigre est bénigne. Dans certains cas, elle peut provoquer des inflammations ou des réactions allergiques. La piqure du moustique tigre peut également transmettre des virus comme le chikungunya, la dengue ou le zika, mais il faut que ce moustique ait au préalable piqué une personne porteuse du virus. (Source : moustique-tigre.info )
  • Curer pour faciliter les écoulements des eaux les siphons d’évier, de fontaines, les bondes d’évacuation extérieure, les rigoles couvertes avec une grille, gouttières, chéneaux…
  • Jeter les déchets de chantier…
  • Entretenir les piscines (veiller à un bon dosage de chlore, car une piscine peu chlorée est un lit à moustique), pièges à sable, bassins d’agrément (y mettre des poissons rouges), pompes de relevage, regards et bornes d’arrosage…

Et sachez que le moustique a un prédateur commun avec la chenille processionnaire et la pyrale du buis : la chauve-souris…

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