Politique

Christophe Saint-Pierre : « Nous sommes complètement dans l’action »

Les prochaines élections municipales

Se représentera, se représentera pas ? « Je considère que nous sommes l’équipe sortante, donc l’équipe au travail, les élections, c’est dans 1 an et demi. On travaillait encore aujourd’hui sur l’Action Cœur de Ville (dont la signature de la convention prévue le 28 septembre est finalement reportée au 5 octobre, NDLR). »

Au travail, mais avec un œil sur 2020. « Je ne vous cache pas que j’ai profité de la période estivale pour rencontrer la plupart des élus de la majorité. L’idée c’est de faire un bilan d’étape, de voir les enseignements qu’ils ont tirés, de voir dans quel état d’esprit ils sont dans le sens de repartir ou pas. Nous sommes dans cette phase-là. Viendra dans le courant de l’année à venir le moment de penser de façon beaucoup plus affirmative aux listes, de savoir qui vient, qui ne vient pas, qu’est-ce qu’on fait, etc. Mais encore une fois, on a du travail. On livre les quais en juillet 2019, on va livrer le pôle petite enfance, nous sommes complètement dans l’action. »

Marché de l’eau

Il y a quelques jours, l’opposition de gauche a dénoncé des nouvelles attributions du marché de l’eau « qui manquent de professionnalisme » et qui avantageraient financièrement les gros consommateurs.

« Je tiens à rappeler que lors du conseil municipal qui a traité de ce sujet, ils nous ont promis toute une série de procédures auprès du contrôle de légalité, que les délibérations allaient être cassées, que ce qu’on avait fait était quasi louche… Il ne s’est rien passé », a souligné Christophe Saint-Pierre.

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« Le contrôle de légalité a parfaitement validé les procédures, les délibérations sont correctes et les DSP que nous avons passées aussi. La seule chose que le contrôle de légalité a dit, c’est que le classement qui a été fait aurait pu être mieux expliqué et mieux détaillé. »

Et de rappeler « l’enjeu fort sur la partie assainissement », sur lequel « Millau a du retard avec des équipements de collecte et une usine de traitement vieillissants, avec par exemple des séchages de boues au gaz. Nous sommes le plus gros consommateur de gaz du département. Lors de l’appel d’offres, nous avons mis l’accent sur ce côté assainissement et sur notre volonté d’avoir une baisse du prix au m3 et nous avons souhaité que les deux appels d’offres soient séparés. Il se trouve que sur ces deux marchés, deux prestataires différents ont été retenus par les grilles d’analyses, reconnues correctes par les services de l’Etat. »

« Le prix d’assainissement, vous le payez sur votre facture d’eau, a continué le maire. Et comme je leur ai dit : vous faites des investissements sur l’assainissement, mais en même temps je ne veux pas que le prix de l’eau augmente, on a intégré une notion qui n’existait pas avant, mais qui était parfaitement transparente, qui était dans le cahier des charges de l’appel d’offres, qui est le fait d’avoir instauré ce qu’on appelle la part fixe sur l’assainissement, l’abonnement. Quand ils (l’opposition, NDLR) disent que si l’on était resté avec un seul prestataire on n’aurait qu’un seul abonnement, c’est faux. On aurait pu avoir le même prestataire, mais comme on a deux marchés, on a deux types d’abonnement différents. »

Quant aux petits consommateurs qui seraient pénalisés, le maire n’a visiblement pas les mêmes chiffres que l’opposition. « A Millau, 1 habitant consomme un peu moins de 3 m3 par mois. L’INSEE dit que 80 % de la population vit dans des foyers à deux personnes et plus. Un foyer de 2 personnes dépense donc plus des 60 m3 par an qui est cette fameuse jauge de petits consommateurs. Quand vous regardez où logent les 20 % de petits consommateurs, très majoritairement ils sont logés dans des habitats collectifs ». Plusieurs abonnés, mais un seul abonnement…

Linky

« Nos arrêtés ont été attaqués à la fois par Enedis et par l’Etat, mais nous ne les avons toujours pas retirés. Depuis, nous n’avons plus eu de demande. Ils sont donc toujours valables. »

La piscine et la salle d’escalade

« Au mois de juillet, le marché a été lancé. Nous voulons un seul et unique prestataire qui assure à la fois la partie architecturale et la partie construction et qui s’engage ensuite sur les futures performances de fonctionnement du bâtiment. On a fixé une barre de 4 candidats pour faire ce choix. L’idée c’est que l’équipement soit livré autour de fin 2021, 2022, c’est un gros chantier qui devrait démarrer en 2020. Pendant cette période-là, on s’est engagé à ce qu’il y ait poursuite de l’activité, et il y aura le choix du mode de gestion future de l’équipement. » Même s’il ne cache pas qu’aujourd’hui, « on est parti vers une DSP. »

Quant à la salle d’escalade et ses 3000 places, le projet pourrait être revu. « L’idée c’est d’avoir un mur d’escalade qui soit de niveau européen. Après, cela ne veut pas dire qu’il y ait des compétitions. S’il y a des compétitions, cela impose d’avoir un accueil sous couvert de 3000 spectateurs. C’est un peu compliqué… Peut-être pourrait-on envisager quelque chose de modulable… »

Le financement « encore officieux » serait réparti comme suit : la Région a donné son accord de principe pour 2,9 M€, le Département pour 2,7 M€, l’Etat pour 0,9 M€. La Communauté de communes participerait à hauteur de 4 M€, la Ville 4 M€, le reste serait comblé par l’Action Cœur de Ville. Rappelons que le coût total du projet est évalué autour de 15 M€.

Les gymnases

Les utilisateurs du gymnase Paul-Tort, vieillissant, vont être heureux, puisqu’il fait toujours partie du plan Action Cœur de Ville. « On va mettre des moyens en 2019. Sur Paul Tort on a les vestiaires à reprendre, et après l’idée c’est de pouvoir gagner un peu sur les volumes de la salle pour mieux accueillir le public, en gagnant sur le côté stade. Mais notre préoccupation immédiate est sur le Puits-de-Calès où il y a une malfaçon du sol qui s’est affaissé. »

Action Cœur de Ville

« On m’a traité de mégalo et de menteur. Il faut remettre les choses dans leur contexte, je ne fais qu’appliquer à ma commune les orientations données par le SCOT et le PLUi. A travers le SCOT et le PLUi de la Communauté de communes, on dit qu’on veut accueillir d’ici 15 ans 0,43 % de population de plus par an. C’est 1000 logements de plus à Millau. Quand on sait qu’on n’a plus le droit de faire de l’étalement urbain, je suis bien obligé d’imaginer un endroit pour les mettre ailleurs, et cet endroit, ce sont tous les projets d’aménagement urbain qu’on a présentés dans le cadre de l’Action Cœur de Ville : Cantarane, l’Ayrolle, le projet avec l’OPH sur la place François-Mitterand, l’ilot des Sablons pour revitaliser le cœur de ville… Je mets en place un projet de territoire qui me permet d’être en adéquation avec les orientations que le territoire a prises en terme d’accueil de la population. »

Pour pouvoir remplir ces logements, il faut bien que je donne l’envie à la population de venir. « Je suis maire de Millau, quelles sont mes compétences ? Est-ce que j’ai la compétence économie ? Non. Est-ce que j’ai la compétence tourisme ? Non. J’ai les compétences sur l’aménagement public donc si je veux attirer de la population, j’essaie de jouer avec mes armes : les équipements publics et l’espace public. Ce n’est pas être mégalo, c’est tenter d’avoir un peu de raisonnement sur le long terme. Je comprends leur jalousie de ne pas y avoir pensé plus tôt, mais à un moment donné il faut réfléchir sur le long terme et voir au-delà de nos petites intentions électoralistes. »

Hôpital

« En 2014, quand je suis arrivé, un rapport demandait déjà un retour à l’équilibre financier. Ça se passait très mal avec les personnels, il y avait des grèves. J’ai rencontré la directrice de l’ARS à plusieurs reprises. Il fallait écrire un projet global de territoire hospitalier, mais personne ne le faisait. J’ai pris l’initiative de mettre tout le monde autour de la table, l’Etat, la commission médicale de l’établissement, la direction et les élus. A partir de là, on a commencé à se mettre au travail autour d’un contrat de performance qui disait qu’il fallait adapter l’offre de soin au territoire, mais aussi l’outil au territoire ».

Puis il y a eu l’épisode maternité. « On est passé proche de la correctionnelle avec la fermeture de la maternité. On a mouillé le maillot, je suis monté au Ministère à Paris avec Arnaud Viala. En règle générale, c’est le parlementaire qui introduit les élus locaux auprès des ministères concernés, ce sont les bonnes règles de fonctionnement démocratique… On travaille en parfaite collaboration sur ce dossier, et je n’ai pas le sentiment de me faire prendre par la main par Arnaud Viala pour aller à Paris. La collectivité millavoise a mis 200.000 € dans la réfection de la maternité. Ce n’était pas de notre obligation, ce n’était pas de notre compétence et ça ne s’était jamais vu. Je n’ai pas le sentiment d’être resté gentiment assis sur ma chaise, on a été plutôt offensif ».

Au sujet de la maison de retraite, « quand je suis arrivé, la perspective d’EPAD était complètement arrêtée, les seules choses qui avaient été définies par mon prédécesseur, c’était le lieu, Saint-Michel, et l’accord auprès de l’ARS pour passer de 218 lits à 198 lits. Tout le reste rien. Pas un plan de financement, pas un projet, rien du tout. Depuis on a lancé le concours d’architecte, on a sélectionné un projet, et on a depuis le 1er janvier 2017 un nouvel EHPAD qui est la fusion des trois EHPAD existants, mais qui a été créé sur la décision du conseil municipal. Aujourd’hui, l’EHPAD est un EHPAD municipal. On l’a sorti du rattachement à l’hôpital, on a été très volontaire là-dessus ». A ce jour, le premier coup de pioche est prévu en mai 2019.

Enfin, la perspective de ce fameux hôpital médian. « Si on laisse les hôpitaux de Millau et de Saint-Affrique séparés, ils risquent de mourir tous les deux. S’il y en a un qui tombe, est-ce qu’on en laisse un sur un seul site ? Ça ne sera pas viable pour le seul restant s’il reste sur l’une des deux communes. La seule solution est de récupérer l’activité des deux hôpitaux sur un autre site, ce qu’on appelle l’hôpital médian censé être entre Millau et Saint-Affrique. A la demande de l’Etat, une étude a été lancée, portée par le CHU de Montpellier puisque nous étions à l’époque en gestion déléguée, et plusieurs scénarios ont été proposés. Aujourd’hui, il manque la position du Ministère pour aller plus loin. Il faudra inévitablement un engagement financier fort de la part de l’Etat. Aujourd’hui nous en sommes là, et pour le moment, tout le monde parle d’une même voix. Mais il faut absolument garder aujourd’hui notre activité sur les deux sites pour pouvoir nous permettre d’avancer sur l’hôpital médian. On a un vrai challenge, celui de travailler sur la restructuration du centre hospitalier de Millau. L’ARS a été très claire. Elle compte beaucoup sur le corps médical pour proposer un projet d’établissement. Il faudra accepter qu’il y a un certain nombre d’efforts à faire et notamment de restructuration des lits. »

Quai Sully-Chaliès

« L’avis que l’on se fait d’une commune, c’est la première image que l’on voit, pense savoir Christophe Saint-Pierre. Ce qui me rassure c’est que depuis un certain nombre de mois, les gens disent que Millau change, que ce qu’on a fait sur les quais, ça change l’image de la ville. C’est pari gagné, c’était l’objectif recherché. »

Pour le quai Sully-Chaliès, « on va avoir un aménagement urbain et un aménagement vert, parce que je rappelle qu’on plante 100 arbres de plus que ce qu’il y avait auparavant, qu’on plante des bordures et des platebandes vertes… Je suis convaincu que l’investissement qui est fait sur l’espace public est de nature à déclencher de l’investissement sur l’espace privé. On a déjà un projet immobilier qui devrait voir le jour avec 9 appartements contre le quai 23. C’est aussi la réouverture annoncée du restaurant fermé depuis des années. Ce n’est pas qu’un projet d’aménagement, c’est un projet de revitalisation et de dynamisme de la ville. » Le chantier est dans les délais pour une inauguration le 14 juillet 2019.

Réaménagement de la Place du Mandarous

S’il y a un sujet sur lequel Christophe Saint-Pierre avance à pas feutrés, c’est bien celui du réaménagement de la place du Mandarous, imaginé dans le cadre de Millau 2030. « Un sujet épineux en terme d’habitude des Millavois ! On a confié au CNAM le soin de faire des ateliers, de la concertation afin que se dégagent des orientations d’aménagement et des principes, des constats, des consensus, de façon à, après, pouvoir déterminer un programme d’aménagement qui éventuellement déboucherait sur un projet. » Beaucoup de pincettes et de conditionnel.

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