Causses et vallées

Des Conques du Larzac au Roc Pounchut

Direction Potensac, cette semaine. Le parking se situe quelques centaines de mètres après ce hameau, à droite, lorsqu’on se dirige vers Saint Martin du Larzac, dans un vaste terre-plein. Après avoir franchi, une porte métallique, nous voici sur un chemin en direction d’un chaos rocheux.

Les rochers sont équipés et référencés comme site d’escalade prisé des petits et des grands. Nombreux ont été les écoliers qui, comme moi, firent nos premiers pas ici dans la grimpe. Des rochers remarquables dans un lieu que la carte IGN mentionne sous le nom des « Conques ». Ce nom vient de Las Concas (los councos, creux naturel sur des roches tabulaires recueillant les eaux pluviales).

Le ruiniforme le plus emblématique est incontestablement le rocher pédonculaire appelé aussi « rocher du grand pied » lorsqu’on fait face à Millau. On peut, avec de l’imagination y deviner ses orteils se prélasser au soleil, à l’entrée du site.

Pierre Solassol nous décrit ces lieux comme suit : « Las concas, sont dominées, tel un donjon, par les roches trapues du point 834. Errer dans ce chaos, « lapies », rues et avenues de rochers (canolas, « canouolos »), rochers troués ou fendus, comme blessés par la foudre des temps préhistoriques. Ces ruiniformes sont délimités par la route de Saint-Martin du Larzac, la petite route desservant le hameau de la Blaquière et la RN9. » (Vagabonds des Grands Causses, Journal de Millau, 29 mars 2007)

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Au loin, devant nous, un Mont que les randonneurs appellent « Mont Saint Michel » en référence au célèbre Mont de Normandie. De loin, il est vrai, ces rochers taillés par l’érosion karstique rappellent le célèbre îlot rocheux qui, depuis quelques années a été coiffé d’une bien frêle croix en bois.

Le Mont Saint Michel du Larzac.

En contrebas, deux rochers font penser à des lions. Au pied de l’un d’eux s’ouvre une petite baume en partie murée où depuis des siècles, bêtes et gens peuvent se mettre à l’abri.

Après être passé près d’une petite lavogne datant de 1999 (UCM) se trouve un rocher isolé. Il s’agit du roc Pounchut (le roc pointu). Une pierre accolée au rocher rappelle au souvenir de mon professeur de musique, lorsque j’étais enfant, Frère Guy Tarrise.

C’est ici qu’un samedi d’avril 1989, Frère Guy, était monté pour prendre des photos et par un faux pas, fit une chute de cinq mètres qui lui fut fatale. N’ayant pas eu de ses nouvelles depuis qu’il était parti sur le Larzac, on retrouva son cyclomoteur stationné au bord de la RN9, et gendarmes et parents d’élèves partis à sa recherche le retrouvèrent sans vie au pied du « Roc Pounchut ».

Le Roc Pounchut.

Ses amis du Bartas placèrent une plaque en sa mémoire. Agé de 59 ans, dont 41 de profession religieuse consacrée à l’éducation des jeunes, il était très aimé de tous ses élèves. Ses obsèques ont eu lieu le 20 avril 1989 et il repose depuis au cimetière de Béziers.

Marc Parguel

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