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Deux relâchés exceptionnels au Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage

Deux relâchés exceptionnels viennent d’avoir lieu au Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Millau.

Le premier concerne un Percnoptère d’Egypte, espèce protégée dont ne sont présents actuellement en France qu’une trentaine de couples et quelques couples seulement dans le Massif Central.

Ce petit vautour, migrateur régulier, est présent en France de mars à septembre et part en Afrique tropicale pour passer l’hiver.

Depuis ses 170 cm d’envergure, le Percnoptère ne pèse pas plus de 2,4 kg pour 70 cm de longueur. C’est un charognard qui se nourrit essentiellement des restes laissés par les autres espèces de vautours.

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Le Vautour Percnoptère consacre sept mois de l’année à sa reproduction. Les couples sont liés à vie et lorsqu’ils reviennent en France, ils se sont bien souvent déjà retrouvés. Ils s’accouplent entre la fin mars et avril et les premières pontes ont lieu 25 jours après. Cependant, en 2017, le couple arrivé sur la région s’est reproduit tardivement et cela a entraîné un retard dans l’élevage de son unique jeune.

Début septembre, il a cherché à s’envoler, mais comme beaucoup de jeunes oiseaux pendant la période estivale, il a raté son premier envol dans les Gorges de la Dourbie et s’est retrouvé au sol sans pouvoir reprendre l’air pour repartir sur le territoire de la Communauté de communes de Millau Grands Causses, dans la zone du Parc Naturel Régional des Grands Causses.

Il a été accueilli par le Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Millau après avoir été découvert par l’une de ses bénévoles.

Quelques jours plus tard, le Centre, accompagné par la LPO Grands Causses, est allé le replacer au plus près de son nid dans l’espoir qu’il soit récupéré par ses parents. Malheureusement, à cette période (le 12 septembre), ils étaient déjà partis retrouver le soleil africain, abandonnant leur jeune à son sort. Il les a attendus pendant deux jours, surveillant le ciel, en vain.

Le CRSFSC a accueilli le jeune vautour pour la deuxième fois et l’a nourri et logé pour l’hiver jusqu’au retour de ses congénères.

Bagué, il a finalement retrouvé sa liberté, libéré par la LPO Grands Causses le 29 mars.

Le deuxième concerne un Balbuzard pêcheur, aussi appelé Aigle pêcheur, qui est un rapace spectaculaire en vol, capable, en rasant l’eau, de capturer un poisson avec ses serres pour aller le manger sur son perchoir.

C’est aussi un voilier de 1,60 m d’envergure qui effectue tous les ans des milliers de kilomètres en survolant les mers et les déserts pour passer l’hiver en Afrique.

Ce rapace fait partie des espèces mentionnées sur la liste rouge mondiale des espèces menacées d’extinction et à ce titre, il bénéficie de mesures de protection spéciales pour l’espèce et pour ses habitats de reproduction.

Une trentaine de couples se reproduisent tous les ans sur la partie continentale française en région Centre.

Dès leur retour de migration en avril, le couple s’active : construction de nids, ponte de 1 à 3 œufs, élevage des jeunes, un peu d’éducation et il est déjà temps de repartir en Afrique à la fin de l’été.

C’est le 28 mars que les gérants de la Pisciculture du Durzon, dans la Communauté de communes de Larzac et Vallées (zone du Parc Naturel Régional des Grands Causses), ont alerté le Centre de Sauvegarde.

Un Balbuzard s’est fait piéger dans les filets de protection des bassins. Libéré, il ne peut plus voler pour reprendre sa migration et doit séjourner au Centre pour recevoir des soins. Les radiographies réalisées à Millau ne permettent pas de déceler des lésions importantes si ce n’est un problème musculaire au niveau du bréchet, d’où un traitement anti-inflammatoire (et un nourrissage copieux et abondant).

Grâce aux bagues portées par cet oiseau, nous savons qu’il n’était que de passage sur la région des Grands Causses et qu’il est originaire d’Allemagne. Il était accompagné de deux autres Balbuzards qui, après plusieurs jours d’attente, ont déserté la vallée du Durzon. Quelques jours plus tard, notre Balbuzard est prêt à reprendre sa migration et le fait savoir en s’envolant sur les filets de sa prison.

Rendez-vous pris pour un relâcher sur le site de capture entre deux journées de mauvais temps le jeudi 5 avril en compagnie de bénévoles de l’association et des acteurs méritants de cette opération, les propriétaires, gérants et des ouvriers de la Pisciculture du Durzon, décidément peu rancuniers vis-à-vis de ce prédateur de poissons et qui ont non seulement sauvé l’animal prisonniers, mais aussi offert la nourriture pour son séjour au Centre de Sauvegarde.

Un relâché réussi puisque notre Balbuzard est monté directement en spirale à haute altitude pour repartir plein Nord.

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